Incendies

Incendies

Wajdi Mouawad

Les artworks de Lino, à l'origine des couvertures pour le Sang des promesses, sont à couper le souffle.

Le sang des promesses, T2.
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informations
● TITRE D'ORIGINE : Incendies
● DATE DE PARUTION : 2011.
● PREMIÈRE REPRÉSENTATION : Non trouvée, probablement antérieure à la publication (la pièce ayant été créée en 2003).
● NOMBRE DE PAGES : 176.
● ÉDITION DE TON LIVRE : Actes Sud / Babel.
● QUATRIÈME DE COUVERTURE : Lorsque le notaire Lebel lit aux jumeaux Jeanne et Simon le testament de leur mère Nawal, il réveille en eux l’incertaine histoire de leur naissance : qui fut leur père, et par quelle odysée ont-ils vu le jour loin du pays d’origine de leur mère ? En remettant à chacun une enveloppe, destinée l’une à ce père qu’ils croyaient mort et l’autre à leur frère dont ils ignoraient l’existence, il fait bouger les continents de leur douleur : dans le livre des heures de cette famille, des drames insoupçonnés les attendent, qui portent les couleurs de l’irréparable. Mais le prix à payer pour que s’apaise l’âme tourmentée de Nawal risque de dévorer les destins de Jeanne et Simon.
● Y A-T-IL UNE SUITE ? Plus ou moins. Les autres volumes de la tétralogie ne sont pas à proprement parler des suites narratives.

© aurélie

Ton avis
● LA PIÈCE EN UN MOT : Déchaînée.
● UNE CITATION : « Maintenant que nous sommes ensemble, ça va mieux. »
Mention spéciale : « L'enfance est un couteau planté dans la gorge. »
● UNE NOTE SUR 10 : 7.
● TON AVIS : Si Littoral pouvait être comparé à une vague, implacable, d'une puissance inouïe, une houle pure, alors Incendies est, quant à elle, l'anarchie. La brutalité sauvage. Cela se ressent à la fois au niveau de l'histoire de Nawal, davantage centrée sur la guerre et les violences associées, ainsi que dans la façon de concevoir les dialogues mêmes : ainsi, si dans Littoral des pauses étaient marquées, le rythme était plus doux, ici les phrases se coupent, s'enchaînent, se crient, se hurlent, et il en ressort (pour moi) que la lecture en est beaucoup plus désagréable. Irritante. Il y a là une profusion de violence. Doit-elle être agréable ? Je ne sais pas. Peut-être le souci de Mouawad était justement de retranscrire ce malaise, et dans ce cas-là le pari est tenu.

L'écriture de Mouawad est toujours aussi prenante, forte, réelle. On y sent les émotions de chacun comme si elles étaient matérialisées, là, devant soi, en une brume agitée, orageuse, rouge sang. Malgré cela, je ne peux sans cesse la comparer à son aînée, Littoral. La structure narrative en est très proche, la quête de l'identité et de l'héritage très similaire dans son abord. La seule réelle différence se situe dans le fond de cette guerre affreuse dont on ressent les blessures tout du long. Légère déception.

Ce serait cependant chipoter. L'écriture est d'un niveau excellent. Glauque, difficile, elle prend genuinely aux tripes.
● À QUI LA CONSEILLES-TU ? Plus dure que sa prédécesseure, elle conviendra davantage à un public mature. Foncez si vous avez apprécié le reste de la bibliographie de son auteur.

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Quand, au crépuscule, pleurera une Lune
aveugle sur une mer de mains et de dunes,
je t'en fais la promesse, nous serons ensemble.

Je suis amoureuse de la prose de Wajdi Mouawad, et tout particulièrement d'Incendies qu'on a mis en scène en Terminale au lycée.

J'ai relu cette pièce l'hiver dernier dans le train. C'est toujours aussi poignant. J'en ferai sans doute une critique réellement détaillée, mais le contexte d'une guerre qu'on ne comprend pas, la recherche de soi et de son identité à travers l'histoire (comprendre ce qui s'est passé avant, aller rechercher une personne que l'on ne connaissait pas), c'est vraiment poignant. Compliqué parfois, mais Mouawad a un don avec les mots et, pour l'avoir jouée et l'avoir vue jouée, c'est du bonheur à mettre en scène.

Je rajouterai une citation que j'aime d'amour -bon, elle est trop longue pour que je la fasse de mémoire. [link]

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(c)tumblr. Murmuration n.1. The act of murmuring; a murmur. Murmuration of starlings: a flock—Lydgate, 1470.

"Il n'y a aucune absurdité qu'on ne puisse vivre tout naturellement."
Imre Kertész - Etre sans destin

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Joyce a écrit:: Je suis amoureuse de la prose de Wajdi Mouawad.

Moi aussi ! (Très amoureuse même. red

)

Joyce a écrit:: pour l'avoir jouée et l'avoir vue jouée, c'est du bonheur à mettre en scène.

Ah ?

En lisant, la première chose qui me soit venue à l'esprit, c'est : « Bon sang, il le met comment en scène ça ? Et ça ? Et ça ? »

Il y a sans cesse tout plein de personnages de chronologies différentes qui sont présents sur scène, toujours des discussions croisées.

Après, je ne l'ai pas vue jouée, ze ne sais pô. Et pis bon, le théâtre et moi, ça fait au moins 3. C'est dire. Very Happy

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Quand, au crépuscule, pleurera une Lune
aveugle sur une mer de mains et de dunes,
je t'en fais la promesse, nous serons ensemble.

Joyce a écrit:: pour [...] l'avoir vue jouée, c'est du bonheur à mettre en scène

Rien que pour cette phrase, je te déteste haha ! Je crève littéralement d'envie de voir cette pièce jouée au moins une fois !

Pour le reste je te rejoins, comment ne pas tomber sous le charme de la puissance de la plume de Mouawad. Je ne comprendrai jamais comment il arrive à être si cru et si poétique à la fois

En tout cas 404, tu m'a sacrément donné envie de relire Incendies et lire le reste de la tétralogie suite à tes critiques (sauf pour Ciels où j'ai suivi ton avertissement noté en rouge haha). Je compte faire une razzia en librairie dès que je reviens chez moi et je sens que je vais acheter le reste de la série, ainsi que du Virginia Woolf (ce qui est aussi ta faute même si elle est dans ma "liste à lire un jour" depuis longtemps haha).

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Enorah a écrit:: ce qui est aussi ta faute.

Genre c'est mal. eheh

Enorah a écrit:: sauf pour Ciels où j'ai suivi ton avertissement noté en rouge.

Après, ce n'est que mon avis. Tu me diras s'il est pertinent !

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Quand, au crépuscule, pleurera une Lune
aveugle sur une mer de mains et de dunes,
je t'en fais la promesse, nous serons ensemble.

Après Temps qui m'avait profondément déplu, je me suis lancée dans Incendies, sans avoir lu Littoral que je n'ai pas encore trouvé. J'avais trouvé Temps trop malsain, trop bizarre, trop décousu avec quelques grosses scènes provocantes et violentes. J'appréhendais donc un peu la lecture de cette pièce-là, mais à mon grand étonnement, mon ressenti est tout autre.

Certes, la violence est également présente, mais différemment. On plonge dans la passé de Nawad qui a vécu son lot d'horreurs et d'atrocités liées à la guerre, mais je trouve qu'ici, cette violence a un réel but. Elle n'est pas uniquement là pour choquer le public. Elle est au cour de l'intrigue et en plus nous dévoile peu à peu la psychologie de Nawad.

Le sujet est donc poignant, mêlé à la recherche de l'héritage et au regard vers le passé. Les dialogues sont vifs et le lecteur n'a pas besoin de faire d'effort pour s'imaginer le décor et l'atmosphère des événements.

J'avais critiqué les longues didascalies de Temps, mais ici en comparaison, elles sont brèves et précises, une très bonne surprise.

Je me suis sentie vraiment bien avec cette pièce, j'ai été intriguée, étonnée, déstabilisée, choquée... Mais aucun malaise tellement exagéré qu'on se demande juste " pourquoi, mais pourquoi ?". En bref, j'ai apprécié et je suis donc curieuse de découvrir les autres pièces du Sang des promesses.

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