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 La Faute de l'abbé Mouret

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Ceres


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La Faute de l'abbé Mouret _
MessageSujet: La Faute de l'abbé Mouret   La Faute de l'abbé Mouret EmptyJeu 11 Juin - 22:05

La Faute de l'abbé Mouret
Émile Zola


La Faute de l'abbé Mouret 81ugw810

informations
DATE DE PARUTION : 1875.
NOMBRE DE PAGES : 510.
ÉDITION DE TON LIVRE : Feedbooks.
QUATRIÈME DE COUVERTURE : Serge Mouret est le prêtre d’un village pauvre, quelque part sur les plateaux désolés et brûlés du Midi de la France. Barricadé dans sa petite église, muré dans les certitudes émerveillées de sa foi, assujetti avec ravissement au rituel de sa fonction et aux horaires maniaques que lui impose sa vieille servante, il vit plus en ermite qu’en prêtre. À la suite d’une maladie, suivie d’une amnésie, il découvre dans un grand parc, le Paradou, à la fois l’amour de la femme et la luxuriance du monde. Une seconde naissance, que suivra un nouvel exil loin du jardin d’Eden. Avec cette réécriture naturaliste de la Genèse, avec ce dialogue de l’ombre et du soleil, des forces de vie et des forces de mort, du végétal et du minéral, Zola écrit certainement l’un des livres les plus riches, stylistiquement et symboliquement, de sa série des Rougon-Macquart.
Y A-T-IL UNE SUITE ? Cinquième roman des Rougon-Macquart, il y en a 15 après lui, mais chaque livre peut se lire de manière indépendante.


La Faute de l'abbé Mouret 810
© aurélie

Ton avis
RÉSUMÉ PERSONNEL : Décidément, Zola avait une dent contre la religion. En deux ans et deux tomes, il nous fait bien comprendre que ce monde est pourri.
LE LIVRE EN UN MOT : Fleuri.
UNE CITATION : « Oui, des brutes, il ne faudrait que des brutes. On serait beau, on serait gai, on serait fort. Ah ! c’est le rêve !… Ça a bien tourné pour la fille, qui est aussi heureuse que sa vache. Ça a mal tourné pour le garçon, qui agonise dans sa soutane. Un peu plus de sang, un peu plus de nerfs, va te promener ! On manque sa vie… De vrais Rougon et de vrais Macquart, ces enfants-là ! La queue de la bande, la dégénérescence finale. »
UNE NOTE SUR 10 : 7,5/10.
TON AVIS : Ce livre a été une sacrée expérience, sans mauvais jeu de mots.

On retrouve Serge Mouret, que l'on avait déjà aperçu dans La Conquête de Plassans et qui avait déjà des affinités avec la foi. Ici, il est devenu prêtre dans un village pauvre du sud de la France, que l'on nomme « les Artaud » car tout le monde s'appelle comme ça là-bas.


Si Serge a fini à cet endroit, ce n'est pas par hasard. Il a délibérément choisi de vivre dans un trou perdu pour mieux vivre en ermite quand ça l'arrange. Mais ce n'est pas vraiment une entreprise facile quand on vit dans le presbytère des Artaud.
Il y vit avec sa sœur Désirée, toujours aussi enfantine et n'aimant que les animaux, ainsi qu'une femme de ménage faisant également la cuisine qui est surnommée la Teuse. D'un côté Serge est submergé par l'odeur du fumier qui lui retourne le cœur, et de l'autre il subit un bavardage incessant toujours prêt à le rudoyer s'il reste dans son mutisme.
Mais à ce tableau, s'ajoute également un autre personnage : Frère Archangias. Alors, le décrire va être très simple. Vous voyez le répurgateur dans Kaamelott ? Je vous mets un extrait bien parlant :


Voilà un résumé de Frère Archangias. Vous ne trouverez pas un personnage plus misogyne que lui. Pour tout vous dire, il voit même d'un mauvais œil le culte voué à la Vierge Marie. Parce que bon, c'est une femme, hein, et les femmes c'est bien connu, c'est l'engeance du démon.

En clair, la vie aux Artaud, ce n'est pas toujours simple, surtout pour un curé qui voudrait un tant soit peu inculquer les valeurs du catholicisme. Mais là-bas, il n'y a pas que des paysans qui refusent le mariage de leurs filles car ce serait donner de la main d’œuvre pour rien, il y a également un magnifique domaine appelé le Paradou, dans lequel vit Albine et son oncle, tout deux se gardant bien de se frotter à la religion. Sauf que des circonstances vont faire que Serge et Albine vont se rapprocher et couler des jours heureux dans le Paradou.

Et là on entre dans le morceau du roman où Zola s'est dit qu'il allait réécrire la Genèse. Cela vous a peut-être fait tiquer à la lecture et si c'est le cas, votre impression est la bonne : Paradou = Paradis. Le domaine est un monde à lui tout seul. Fleurs, plantes, fruits, rochers, cours d'eau, on pourrait y vivre sans manquer de rien. C'est vraiment le jardin d'Eden, où Serge et Albine sont les nouveaux Adam et Ève. Et on sait comment se finit cette affaire : le péché. La fameuse faute de l'abbé Mouret !

Honnêtement, après la descente aux enfers de La Conquête de Plassans, c'est vraiment intéressant de suivre une autre vision de la religion mais tout autant gangrenée. Cette fois, c'est en usant de symbolisme que Zola s'attaque à la religion. On assiste à une lutte entre la vie et la mort, les deux lieux principaux étant chacun un représentant : le Paradou déborde de vie, l'église est un tombeau. Et sur cet affrontement, Zola ne manque pas de nous donner son avis, en particulier via le personnage du docteur Pascal qui est clairement un self-insert.

Le reproche que j'aurais à faire à ce livre, ce sont les descriptions de fleurs et de plantes dans la deuxième partie. Je ne suis pas une flèche en botanique, et là, Zola enchaîne tellement les descriptions de multiples fleurs aux noms de plus en plus obscurs, que sur la fin, j'avais l'impression d'être ensevelie comme dans un remake de Midsommar.
Image pour mieux visualiser:
À noter que la comparaison tient debout car dans les deux œuvres on voit une renaissance qui finit dans la douleur.
Il faut aussi s'accrocher lorsque Serge est en pleine ferveur mystique, car il va loin. Très loin. Si La Conquête de Plassans mélangeait du vocabulaire d'amour passionné avec celui de la religion, là on touche à de l'érotisme.

Bref, ce n'est pas un tome qui captivera tout le monde à cause de ce qu'il contient et la façon dont il le raconte, mais il détient une aura fascinante.
À QUI LE CONSEILLES-TU ? Aux amateurs de classiques, aux personnes qui adorent lire du Zola, aux personnes qui n'ont pas peur d'étouffer sous les plantes.




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La Faute de l'abbé Mouret 210
       


Dernière édition par Ceres le Mer 26 Jan - 17:52, édité 2 fois (Raison : Corrigé par L'erreur sociale)
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La Faute de l'abbé Mouret _
MessageSujet: Re: La Faute de l'abbé Mouret   La Faute de l'abbé Mouret EmptyMer 26 Jan - 16:45

J'ai beaucoup aimé le début, puis la fin. Le milieu m'a profondément ennuyée (quand Serge est malade et guérit au Paradou). Il y a de très beaux passages où la foi se mêle à l'érotisme païen.

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"Hélas les hommes ont pris l'habitude de nous manger, au lieu de converser avec nous. Les barbares !
Ne devraient-ils pas être convaincus qu'ayant les mêmes organes qu'eux, les mêmes sentiments, besoins, désirs,
nous avons une âme tout comme eux ; que nous sommes leurs frères ?" (Voltaire, La Princesse de Babylone)
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Dernière édition par Goblinlaya le Sam 29 Jan - 18:35, édité 1 fois (Raison : CPG)
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