Je tiens à remercier le forum « Accros & Mordus de lecture » et la maison d’édition des « Nouveaux Auteurs » qui m’ont permis de découvrir
Les Murmures du versant dans le cadre d’un partenariat.
D’abord réticente à la lecture de la quatrième de couverture, J'ai été réellement surprise par ce livre qui a été une vraie découverte. J’ai été embarquée du début à la fin dans cet univers nostalgique qui m’a fait voyager dans le temps et dans mes propres souvenirs.
Lu en trois heures trente, (oui c’est plus facile quand on est coincée en voiture sur l’autoroute des vacances !!!

) je me suis amusée, émerveillée et émue de cette touchante histoire familiale sans jamais voir le temps passer. Le temps ! Notion que l’auteur sait suspendre pour notre plus grand plaisir.
Cet ouvrage est une chronique (autobiographique ?). L’histoire se situe dans les montagnes de Savoie (on ne sait pas bien où d’ailleurs) et l’on suit, à travers le dernier de la lignée, la vie d’une famille de montagnards et leurs secrets. Dans ce livre, chaque personnage est attaché à son époque et l’on parcourt les sections (divisées en chapitres) en remontant le temps.
On rencontre d’abord Zian (Jean), jeune professeur d’ébénisterie à la ville, qui vient chaque été se souvenir de ses ancêtres auprès des montagnes de son enfance. Personnage simple et nostalgique, c’est avec lui et ses souvenirs que l’on voyage à travers les dates qui ont marqués le « versant » comme ils l’appellent là-bas.
La première section du livre, qui porte son nom, est consacrée à sa biographie. On y apprend son inaptitude tant pour les maths que pour la vie sociale en général. On rencontre également ses parents, peu enclins à vivre à la campagne, qui ont désertés la vieille ferme familiale pour accomplir leur destin plus bas dans la vallée. On sent dès les premières pages l’attachement de Zian pour son grand-père (qu’il nomme « l’ancien ») et pour les choses de la nature. Héritage qui semble avoir sauté une génération et qui renait dans ce jeune homme enraciné au « versant » dans ses gènes plus que dans son éducation.
On fait ensuite la connaissance de Joseph (le père de « l’ancien ») et de la jeunesse de « l’ancien ». Au cours de cette deuxième section, l’auteur nous fait voyager dans le maquis de la deuxième guerre mondiale où les gens du terroir se moquent bien des allemands et de leur idéologie antisémite. On y apprend comment la contrebande et la fuite des juifs vers la Suisse sont organisées et font vivre les campagnes au nez et à la barbe des « Boshs » comme ils les appelaient. On découvre les histoires du village, les faits d’armes de jeunesse de « l’ancien » mais aussi les tragédies de son enfance. C’est aussi à cette époque que se jouent les drames qui dicteront toute sa vie (et, de surcroît, ils deviennent la trame du livre).
La dernière partie est consacrée à Jeannot (« l’ancien ») et à sa femme Germaine. On nous raconte leur première rencontre et on y apprend les secrets de la chasse et de la pêche à la mouche. C’est aussi, pour moi, le passage le plus attachant du livre. « L’ancien » est un homme rustre mais droit. Chez lui pas de télévision, que des choses simples, naturelles et sans tromperies. Cet homme que la vie a malmené s’attache à être un exemple pour sa descendance et, même s’il oublie facilement sa date d’anniversaire de mariage, il est touchant, attachant et chargé de valeurs ancestrales qui font le bon sens et la droiture des gens de son pays. La volonté de transmettre à son petit-fils les secrets du « versant » nous révèlent le sentimentalisme pudique d’un grand-père pour son petit-fils.
Enfin et sans dévoiler l’intrigue, l’épilogue du livre, digne d’un roman de Pagnol, nous montre à quel point, malgré une vie digne et droite, un homme peut-être faillible face à ses sentiments.
Ce livre m’a particulièrement étonnée et dépaysée Véritable coup de fraîcheur en en cette période de vacances estivale.
Facile à lire j'ai pourtant un véritable regret. En effet, si l’on sourit à quelques formules de phrases souvent très bien imagées ou à certaines situations décrites avec un surprenant réalisme (cf : le débarquement de Germaine dans le bar par exemple), le style de l’auteur m’a semblé malheureusement inégal. L’ouvrage souffre parfois de lenteur et certaines descriptions, certes très belles et très complètes, perdent le lecteur en détails inutiles pour qui n’est pas connaisseur, voire amateur (cf : la préparation des cannes pour la pêche). Un vrai regret car j’ai adoré m’amuser dans la cour de réaction de Zian ou dans le lac de montagne protégé par le secret de famille.
Lorsque j’ai eu fini ma lecture, ma première réaction fut de le conseiller à ma mère et à mon frère tant cette histoire a fait écho à ma grand-mère et à son bon sens campagnard. C’est une histoire qui aurait pu être la mienne ou celle de n’importe quel être humain qui se sent arrachés aux siens et à sa terre natale. Je tiens à remercier l’auteur pour le bon moment qu’il m’a apporté. Cette chronique m’a particulièrement touchée : pudiquement racontée, sans ajouts ni fausse note, elle a résonné en moi.
En refermant ce livre, j’ai ouvert le tabernacle de mes souvenirs d’enfance, une larme de nostalgie a coulé sur ma joue et un sourire enfantin s’est lentement dessiné sur mon visage lorsque j’ai repensé, avec regrets, aux choses de mon propre passé.