Dernière édition par Lady Swan le Jeu 5 Juin - 2:53, édité 2 fois (Raison : Corrigé par Crazy (03/08/2012) + Fiche 2.0 par Lady Swan)
Fauve
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Sujet: Re: Des Fleurs pour Algernon Mar 21 Mar - 11:17
Mon premier livre coup de cœur, je n'ai jamais autant pleuré en lisant un livre (de tristesse de l'achever, mais aussi avec la chute).
Charlie Gordon, 33 ans, a l'âge mental d'un enfant et travaille dans une boulangerie où il accumule les besognes. Algernon est une petite souris de laboratoire qui a subi une opération qui l'a rendue très intelligente. Quand le docteur Strauss et le professeur Nemur entrent dans la classe pour adultes retardés de Miss Kinian à la recherche d'une personne assez motivée pour être le prochain qui subira cette opération miraculeuse, Charlie hésite le temps de quelques minutes et accepte.
Le livre est un suivi de Charlie, dans son "conte randu", du pré au post-opératoire. Les premières pages sont bourrées de fautes, c'est vraiment perturbant, mais après l'opération, l'écriture devient de plus en plus juste et Charlie devient un génie, il intègre, additionne les connaissances sur de multiples et divers sujets et ouvrira réellement les yeux sur le monde qui l'entoure ; il devra faire face aux réactions de son entourage : ses collègues qui l'humiliaient alors qu'il n'était pas capable de s'en rendre compte, sa famille qui l'avait abandonné, Miss Kinian son ancienne institutrice avec qui il va avoir une relation...
Mais quand il remarque qu'Algernon retombe à son état de petite souris "primitive", Charlie et ses docteurs commencent à se poser des questions et à s'inquiéter. C'est à partir de ce moment que je n'ai pas pu lâcher ce livre, dans cette "descente" vers l'ancien Charlie.
Ce livre est une merveille, impossible à oublier et je le recommande à tout le monde !
Dernière édition par Jacana le Dim 6 Aoû - 21:14, édité 1 fois (Raison : [CPJ])
Aurélie
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Sujet: Re: Des Fleurs pour Algernon Jeu 19 Oct - 16:52
Des fleurs pour Algernon est l’histoire de Charlie Gordon, trentenaire au retard mental important, dont la vie est faite de son travail sommaire dans une boulangerie, de ses cours pour adulte et de sa petite chambre. Il est heureux ainsi mais voudrait être intelligent. C’est comme cela qu’il est choisi pour subir une opération : sa volonté et son engagement en font le candidat idéal. À travers ses comptes rendus, depuis les jours précédents l’opération jusqu’à la fin de l’expérience, nous suivons le petit Charlie qui grandit d’un coup, en même temps que son QI, et qui découvre un monde nouveau qui ne lui convient finalement pas.
Daniel Keyes nous livrent une superbe critique de la société à travers le regard de Charlie qui, lorsqu’il prend conscience de la réalité qui l’entoure, comprend que le monde n’est pas à la hauteur de ce que l’on peut en attendre. En « devenant intelligent », Charlie remarque surtout les fourberies, les mensonges, le comportement altier de ses pairs et les faux-semblants. Tout impressionné qu’il était par ces gens intelligents, il se rend compte que c’est leur attitude qui laisse croire qu’ils sont des génies et non leurs véritables capacités. Il comprend aussi que les moqueries sont légions, que les gens cherchent toujours le bénéfice pour leur petite personne. Puis il se perd dans la folie de la recherche, dans le besoin de toujours en apprendre plus, de découvrir de nouvelles choses, de résoudre les mystères. Mais il a si peu de temps que cette course contre la montre perdue d’avance finit par l’entraîner vers le gouffre de sa vie…
Parce qu’au fond, malgré ses nouvelles capacités, Charlie reste Charlie, cet éternel petit garçon malmené par la vie, dont les traumatismes restent ancrés en lui. La prise de conscience du monde autour est si brutale que le petit Charlie, enfoui au fond du nouveau Charlie, est effrayé. Et c’est cette dualité qui est au centre de cette histoire : au bout du compte, il n’y a pas deux Charlie mais bien un seul. Daniel Keyes nous montre que la société n’intègre pas les gens différents en tant qu’être humain : la société les tolère comme êtres vivants et c’est tout. Charlie en a conscience, lui, le trophée de ceux qui se considèrent comme ses créateurs alors qu’il existait bien avant son opération.
Des fleurs pour Algernon est une histoire touchante qui permet de se demander à quel moment on a choisi de définir la valeur des gens en fonction de leurs capacités intellectuelles : est-ce au moment où leur rendement économique était plus important ou était-ce avant ? Je parierais sur bien avant, parce qu’au-delà de l’utilité d’une personne à la communauté, il y a aussi ce qu’elle représente : l’être humain au QI « normal » est l’incarnation de l’évolution de l’Homme, ce qui le sépare du reste des animaux. Pourtant, j’espère toujours, de façon utopique, je le sais, que les qualités humaines primeront un jour sur le reste, que ce ne sera pas l’intelligence ou l’utilité d’un individu qui en fera quelqu’un mais sa capacité à donner de l’attention, du temps et de l’amour sans condition autour de lui. Comme Charlie avant son opération.
Dernière édition par Goblinlaya le Ven 20 Oct - 13:26, édité 1 fois (Raison : CPG)
Inlandsis
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Sujet: Re: Des Fleurs pour Algernon Jeu 19 Oct - 21:13
Lu récemment, je rejoins globalement l'avis d'Aurélie. Un livre assez dur qui a finalement le mérite de nous obliger à réfléchir à de nombreux sujets de société... Nous faire réfléchir ça reste le propre de la science fiction et c'est là ce que j'aime.
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Fauve
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Sujet: Re: Des Fleurs pour Algernon Jeu 19 Oct - 21:27
Un de mes coups de cœur, j'ai pleuré comme une madeleine...
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The Flying bookmark
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Sujet: Re: Des Fleurs pour Algernon Jeu 19 Oct - 23:08
Oh la la, une petite merveille ce roman.
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Aurélie
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Sujet: Re: Des Fleurs pour Algernon Sam 21 Oct - 20:49
J'suis bien contente de l'avoir sorti de ma PàL (tu avais raison @Skeeter ). J'apprécie de plus en plus la science-fiction !
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Sujet: Re: Des Fleurs pour Algernon Lun 23 Oct - 0:55
Mais oui ! La SF saylavie Auré m'enfin ! :p
Comme vous, c'est une lecture qui m'a beaucoup touchée et clairement, je pense qu'un paquet de mouchoirs devrait être offert avec chaque exemplaire de ce livre ahah.
Spoiler:
Pour autant, j'ai une vision un peu plus nuancée que la tienne @Aurélie. Bien sûr on sent la critique du jugement que portent les gens envers les personnes handicapées mentales (après je ne sais pas si c'est que j'ai un entourage plutôt bienveillant et tolérant envers ce genre de problématiques mais, dans mon souvenir, certains collègues de Charlie sont justement de grosses caricatures bien méchantes sans raison), du coup même là je trouve que ça perd un peu de son impact en étant très caricatural (mais je l'ai lu il y a plus de deux ans donc mes souvenirs sont assez flous).
Pour le coup, c'est l'ascension de Charlie qui m'a le plus touchée. Je l'ai mise en parallèle avec l'ascension sociale et la notion de violence symbolique théorisé par Pierre Bourdieu notamment quand Charlie se met à être un peu méprisant envers les autres parce que devenu trop intelligent pour tout le monde. Ça m'a vraiment pas mal fait réfléchir parce que ça m'a ramenée à mon vécu personnel où, étant issue de la classe ouvrière, je suis la seule de ma famille ayant eu la chance de faire des études supérieures, et culturelles qui plus est (alors que bon, la culture dans ma famille, à part de rares exceptions, c'est pas trop leur délire) mais surtout d'avoir rencontré pas mal d'autres milieux sociaux surtout qui m'ont ouvert l'esprit, qui fait que c'est parfois dur de vivre ce décalage et ne pas se montrer méprisante sans le vouloir.
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Dernière édition par L'erreur sociale le Lun 22 Jan - 15:58, édité 2 fois (Raison : CPG mais je n'ai pas corrigé le spoiler ;-) + L'erreur sociale (spoiler))
Aurélie
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Sujet: Re: Des Fleurs pour Algernon Lun 23 Oct - 10:48
Sur le traitement de l'handicap, oui, il y a les collègues caricaturés de Charlie mais il n'y a pas qu'eux : il y a toute la communauté scientifique qui traite Charlie comme l'expérience qu'il représente et qui ne s'adresse à lui que comme un résultat. Point qui bouleverse Charlie d'ailleurs et qui me fait réagir parce que, justement, les personnages de moindre échelle sociale sont caricaturés mais les personnages plus élevés socialement agissent de même finalement. Et c'est là que je trouve que la critique de la société est bonne : la caricature des collègues montre à mon sens le fait que leur ignorance les pousse à ne pas avoir de limite au sujet de Charlie alors que, pour les scientifiques, leurs connaissances les rendent incapables d'empathie réelle. Daniel Keyes nous montre là que l'ouverture d'esprit et l'empathie ne sont clairement pas l'adage des gens cultivés
Pour son ascension, j'ai eu le même ressenti pour les mêmes raisons : fille d'ouvrier, parents qui n'ont pas été plus loin que le BEP ou CAP, avec mon bac +5 je me sens parfois perdue entre deux mondes. Le monde de mes parents, mon petit village et celui de l'étudiante avide de découvertes que j'étais. Mais on évolue, heureusement
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Sujet: Re: Des Fleurs pour Algernon Ven 27 Oct - 22:13
Ahah @Aurélie tu me donnes presque envie de le relire car j'en ai un souvenir très vague en fait. ^^
Spoiler:
Pour le reste, je dirais que c'est pas tellement question d'évolution mais je trouve ça dur de ne pas juger quand les valeurs qui te tiennent à cœur sont super éloignées du milieu d'où tu viens (en tout cas éloignées de celles de ma famille), quand bien même ce jugement me fait aussi culpabiliser car je me rappelle que moi j'ai eu la chance d'accéder à des études supérieures et surtout côtoyer quotidiennement des personnes d'autres milieux qui m'ont beaucoup apporté.
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Dernière édition par L'erreur sociale le Lun 22 Jan - 15:54, édité 2 fois (Raison : CPG (sauf spoiler) + L'erreur sociale (spoiler))
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Sujet: Re: Des Fleurs pour Algernon Sam 28 Oct - 8:47
@Jacana parce que je me suis lancée dedans comme une bourrine et j'ai oublié qu'il y avait des gens qui voulaient le lire.
Quand je parle d'évolution, je parle de nous : j'ai appris à accepter le fait de ne pas avoir la même vision du monde que certains membres de ma famille et je me contente d'apprécier les parties d'eux qui me correspondent
C'est compliqué je trouve de ne se centrer que sur le bon quand tu ne te sens pas du tout en phase avec leurs préoccupations et qu'ils se permettent même de dénigrer (sans le vouloir) des causes qui te tiennent vraiment à cœur. C'est bien pour ça que j'ai toujours ce dilemme de mépris/compréhension. Sachant que le mépris peut parfois être des deux côtés, comme la dernière fois où l'on m'a rétorquée qu'on était un peu bizarre avec M. Philo et un peu « dans nos délires ». Enfin bref, ça vire un peu au perso donc on en rediscutera en MP/Skype/whatever si tu veux
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Dernière édition par L'erreur sociale le Lun 22 Jan - 15:55, édité 1 fois (Raison : Corrigé par L'erreur sociale)
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Sujet: Re: Des Fleurs pour Algernon
Des Fleurs pour Algernon
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