Panthère

Brecht Evens

informations

● TITRE D'ORIGINE : Panter
● DATE DE PARUTION : 2014.
● NOMBRE DE PAGES : 126.
● ÉDITION : Actes Sud BD.
● QUATRIÈME DE COUVERTURE : N/A.
● Y A-T-IL UNE SUITE ? Non.

aurélie

Ton avis

● RÉSUMÉ PERSONNEL : Panthère raconte un bout de la vie de Christine qui, après la mort de son chat, reçoit la visite d’une chatoyante panthère…
● L'OUVRAGE EN UN MOT : Étonnant.
● UNE CITATION : /
● UNE NOTE SUR 10 : Σ(°ロ°)/10.
● TON AVIS :
Je suis un peu embêtæ. Car, voyez-vous, j’ai très envie de parler de Panthère mais d’un autre côté je suis persuadæ qu’il est meilleur d’aborder ce livre sans savoir ce qu’il y a à l’intérieur. Il est plein de surprises et mérite sincèrement d’être lu sans attente ou préjugé particulier. Ceci étant dit, je ne me vois pas faire toute une chronique sans rien dévoiler de son contenu. Aussi vais-je la scinder en deux parties. Une partie sans divulgâchage, et une partie avec. Et vous lirez ce que vous avez envie de lire. Parce que bon ben hé hein, vous êtes capables de décider pour vous-mêmes.

Partie sans spoil (elle s’est épilée ce matin) : Panthère, c’est bien. C’est beau – les couleurs, le style graphique en jettent un max –, c’est immersif, on rentre dedans comme dans la mer quand elle est chaude, et c’est vraiment chouette. L’histoire, sous une apparente simplicité, cache bien des détails et l’on pourrait discuter pendant des heures des différentes interprétations que l’on peut en faire. Je vous recommande sa lecture sans hésiter.

Partie avec spoils (parfois ils vont bien, mais parfois ils sont pubiens) :

Oh, bon sang, qu’est-ce que c’est malaisant cette BD. Mais c’est super intéressant. Je disais donc au-dessus qu’on suit Christine et une panthère qui vient la visiter. Cette panthère va progressivement entrer dans son intimité, jouer avec elle, lui raconter des histoires, lui présenter des amis, etc. Sans qu’on sache réellement si cette panthère est réelle ou non. Brecht Evens parvient, à travers la modulation très fine des expressions de ses personnages, à créer une atmosphère viscérale et malaisante où, malgré des actions somme toute plutôt bienveillantes de la part desdits personnages, on sent que quelque chose n’est pas net. La panthère, en particulier, laisse toujours le doute quant à ses intentions et, si elle semble amicale initialement, on en vient rapidement à se poser des questions sur la relation qu’elle entretient avec Christine. Jusqu’à la scène de fin, profondément dérangeante, et que j’interprète personnellement comme un viol. Mais tout reste flou, et en discutant avec d’autres personnes ayant lu Panthère, je me suis aperçu qu’on pouvait en faire d’autres interprétations, beaucoup plus métaphysiques que l’approche très terre à terre que j’avais adoptée. Certaines personnes le comprennent davantage comme un passage à l’adulte, et la perte de l’innocence via le deuil. D’autres comme une représentation d’une forme de symptomatologie dissociative.
Et c’est ce que je trouve très fort avec cette BD. Non seulement la prouesse artistique est phénoménale mais, en plus, elle soulève énormément d’interrogations qui, au-delà de son intrigue, nous poussent à remettre en question le médium narratif qu’est la BD elle-même.
Une œuvre sacrément bien fichue, donc, et incroyablement riche. Mais qui prend aux tripes.
● À QUI LE CONSEILLES-TU ? À partir du début de l’âge adulte, je dirais. À éviter si vous êtes sensible à la violence.